L’esplanade des Invalides, où les Hijabeuses avaient prévu de manifester
Dialogue difficile.
« Les Hijabeuses » est un collectif de femmes musulmanes portant le voile et revendiquant le droit de pouvoir jouer voilées lors des compétitions sportives en France, notamment dans le foot où la FFF reste rigide sur cette question, et ce, malgré le feu vert de la FIFA depuis… 2014. Alors qu’un amendement de la Loi sur le sport adopté au Sénat introduit l’interdiction du « port de signes religieux ostensibles » en compétition et qu’une nouvelle lecture est prévue à l’Assemblée nationale ce mercredi, le collectif avait lancé pour ce 9 février (en plus d’une pétition qui a rassemblé près de 60 000 signatures) un nouvel appel à la manifestation sur l’esplanade des Invalides, à côté de l’Assemblée. « Au programme : match de foot avec les Hijabeuses, allié.es et élu.es avec des prises de paroles » .
La préfecture de police de Paris en a décidé autrement en publiant, mardi soir, un arrêté interdisant tout bonnement l’événement, compte tenu des « risques de troubles à l’ordre public engendrés par cette manifestation, aussi bien pour la sécurité des manifestants eux-mêmes que pour le maintien de l’ordre public » . L’arrêté évoque aussi le « contexte électoral actuel » , « la situation des femmes dans certains pays musulmans tels que l’Iran ou l’Afghanistan » et le récent reportage de Zone interdite (sur M6) consacré au « danger de l’islam radical » .
Le préfet de Police prend un arrêté d’interdiction d’une manifestation susceptible de créer des troubles à l’ordre public. ? Consultez notre communiqué de presse ⤵️ pic.twitter.com/z5f2ESrzv1
— Préfecture de Police (@prefpolice) February 8, 2022
Les Hijabeuses n’ont pas tardé à réagir : « Après la Fédération française de football et le Sénat, c’est au tour du préfet de nous interdire de jouer. En gros, on n’a pas le droit de participer à des compétitions sportives en portant le voile… Et on n’a pas le droit de se rassembler pour contester cette interdiction. Qu’a-t-on le droit de faire ? On se le demande. Les argument avancés par le préfet sont scandaleux et ne reposent sur rien d’autre que des préjugés racistes et une confusion politique délibérément entretenue. […] Nous sommes ébahis face à cette tentative d’instrumentalisation politique. Nous avons évidemment saisi le tribunal pour contester cette décision arbitraire, injuste et complètement disproportionnée. Une audience aura lieu demain matin [ce mercredi], et on espère que la préfecture sera amenée à revenir sur cette interdiction. De notre côté, nous jouerons quoi qu’il arrive. Sûrement ailleurs… mais nous jouerons. »
Le 26 janvier, le collectif s’était déjà rassemblé dans le jardin du Luxembourg près du Sénat afin d’échanger quelques ballons et de se faire entendre. Avant d’être chassé par les forces de l’ordre.
JB
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