Emilie Dedieu
Récompensée lors des Assises de l’embarqué en janvier dernier, la solution logicielle EZ-Chains de Scalian permet de mettre en réseau plusieurs drones et limite au ainsi au maximum la nécessité d’une intervention humaine.
Alors que les flottes de drones sont de plus en plus mises en avant, que ce soit dans le cadre d’applications militaires, ou pour faire d’impressionnants spectacles dans le ciel, leur automatisation reste un enjeu important de cette branche de la robotique en essaim. Scalian fait partie de ceux qui s’y attaquent. Avec succès comme en témoigne le Trophée de l’embarqué critique remporté par l’entreprise lors de la 14ème édition des Assises de l’embarqué le 12 janvier, pour son logiciel EZ-Chains. Celui-ci met en réseau plusieurs objets mobiles – ici des drones de 35 kilogrammes – afin de leur permettre de coopérer pour une tache prédéfinie sans plus d’intervention humaine. Une solution totalement embarquée, dans des drones sur mesure.
Une expérimentation en partenariat avec TotalEnergies
En décembre 2021, l’entreprise annonçait déjà la réussite de son expérimentation, en partenariat avec TotalEnergies, de la dissémination de 4 000 sondes acoustique par une flotte de six drones. Les capteurs, distribués sur un maillage tous les 25 à 30 mètres, ont permis, par retour d’ondes sismiques, de détecter la présence de pétrole. Grand avantage : l’opération ne nécessite qu’un seul superviseur. « Avant, la réglementation française nous obligeait à avoir un pilote par appareil, ce qui augmentait grandement les coûts », pointe Christophe Lacaze directeur technique des activités drones chez Scalian.
C’est pour coordonner les différents drones avec un minimum d’intervention que Scalian a développé EZ-Chains. Pour se mettre en place, une mission est définie sur un périmètre donné, sur laquelle tous les drones disponibles à proximité peuvent se greffer. « Ils postulent et participent aux tâches de façon autonome et naturelle. Contrairement à ce qui est fait aujourd’hui, on ne va pas définir ce que chaque drone va faire individuellement, » décrit Christophe Lacaze.
Un système adaptable
L’avantage de cette méthode est de permettre une plus grande adaptabilité des drones, qui ne sont donc pas dépendants d’une préparation de la mission point par point. « Nos drones prennent en considération leurs environnements grâce à un système d’IoT [Internet des objets, ndlr] et interagissent entre eux en fonction de ce qu’ils captent pour se répartir la mission. », met en avant Christophe Lacaze. Dans le cadre de l’expérimentation pour Total Energie, la zone de mission était définie à 10 km² pour six drones impliqués, mais Scalian déclare être capable de mettre en réseau 20 à 30 drones sur une aire de 40 km².
Pour la suite, Scalian compte adapter sa solution pour la rendre compatible avec différents secteurs d’activité, comme ceux de la défense, de la surveillance agro-alimentaire ou encore de la recherche et du sauvetage. Également, dans la continuité du partenariat avec TotalEnergies, des améliorations des drones sont à l’étude pour les rendre plus efficaces dans les environnements ciblés par le géant du pétrole – à savoir le désert des Émirats Arabes Unis et la forêt de Papouasie-Nouvelle-Guinée. « Il serait intéressant aussi, avec des moyens plus ambitieux, de mettre en place un système de rechargement automatisé. Parce qu’il est dommage, commente Christophe Lacaze, d’avoir une flotte de drones autonomes qui doivent revenir constamment à la base pour être rechargés à la main. »
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