Après Max Verstappen,c’est au tour de plusieurs figures du paddock de se montrer de plus en plus sceptiques autour du règlement 2026.
Une des mesures phares du nouveau règlement est en particulier dans le viseur : en 2026, la puissance totale sera assurée pour moitié par le déploiement de l’énergie électrique à travers le MGU-H. L’autre moitié étant assurée par le moteur à combustion interne ‘classique’.
Pour David Coulthard, cette distribution inédite dans l’histoire du sport aura des répercussions directes sur le pilotage des F1.
« Ça change le profil du tour » assure l’ancien pilote McLaren F1.
En quel sens ?
« Je me souviens qu’il y a des années, lorsque j’étais pilote, on m’a demandé ce que je pensais de la réglementation. J’ai répondu que je n’en pensais rien et que ce n’était pas mon travail à l’époque… »
« Je me disais : c’est à Adrian Newey, l’équipe technique, de penser aux règlements. C’est à moi de réfléchir à ce que je peux exploiter, aux scénarios dans lesquels je peux obtenir un avantage. Je me suis concentré sur les domaines que je pouvais influencer. »
« Cela dit, j’ai une inquiétude qui, je pense, est partagée par les ingénieurs et les pilotes : si nous passons à 50/50 entre le moteur électrique et le moteur à combustion… cela change le profil du tour et la façon dont les voitures se développent. »
« Classiquement, votre Vmax est à la fin de la ligne droite et ensuite vous freinez dans le virage. »
« Or (avec le règlement 2026), il est possible qu’ils accélèrent, puis qu’ils commencent à décélérer vers la zone de freinage, de sorte que votre Vmax se situe quelque part au milieu de la ligne droite, ce qui est une façon différente de courir. »
« Tous les pilotes participeront à la course, les meilleurs gagneront, les meilleures équipes gagneront. Mais la façon dont nous le percevrons changera. »
Des pilotes pourraient ainsi être désavantagés, notamment ceux qui font la différence en freinant au plus tard. À l’image de Daniel Ricciardo. Et le nombre de dépassement pourrait se réduire…
« S’ils sont plus lents dans la zone de freinage, ils freineront plus tard. Nous pourrions donc nous retrouver avec une distance de freinage plus courte, ce qui pourrait être préjudiciable aux dépassements – les plongeons de Daniel Ricciardo à l’intérieur pourraient donc ne pas se produire. »
2026 : un problème de poids…
Mark Webber, l’ancien pilote Red Bull, lui a pointé du doigt un autre problème : le poids des voitures !
Les F1 2016 seront certes plus légères de 30 kilos que les voitures actuelles… mais elles pèseront tout de même 768 kilos environ (et ce sera toujours 40 kilos de plus qu’en 2014).
C’est un problème pour la performance, mais aussi pour la sécurité, pointe l’Australien.
« Le poids est un gros problème, je veux dire, elles sont tout simplement trop lourdes. »
« Tous les pilotes aimeraient que les voitures soient plus légères et lorsque vous ajoutez 20 kilos de plus, vous devez mettre plus de poids pour que ce soit plus sûr. »
« 30 kilos de moins, c’est comme une corde sur une raquette de tennis. Ce n’est rien. Il faut donc vraiment essayer d’enlever 150 kilos à la voiture à l’avenir. »
« Ces F1 ne sont plus aussi sûres. Les pilotes ne sont pas aussi en sécurité lorsque les voitures sont plus lourdes. »
« J’ai eu un accident dans le même virage avec une Formule 1 légère et une voiture de sport lourde au Brésil et lors de l’impact, le poids supplémentaire n’est pas vraiment utile parce que les pilotes font toujours partie de cette inertie. Une voiture plus légère est donc beaucoup plus sûre. »
De son côté, Jenson Button ne pense pas cependant que réduire les poids des voitures soit réaliste. Mais il se rappelle aussi avec nostalgie d’un temps où les F1 pesaient 600 kilos, pas plus ! À l’image de la Williams FW22 (datant de 2000) qu’il a pilotée à Silverstone lors du dernier Grand Prix.
« Avec les moteurs hybrides… il est très difficile d’alléger les voitures. »
« Évidemment, le système hybride est lourd, mais il faut aussi allonger la voiture. Elle est beaucoup plus grosse à cause de cela. »
« À l’époque [dans les années 2000], nous étions à 600 kilos avec le pilote, soit plus de 200 kilos en moins. Normalement, les équipes de F1 disent que 10 kilos représentent trois dixièmes. Vous pouvez donc faire le calcul, cela représente beaucoup de temps au tour. »
« Le poids supplémentaire signifie que ces pilotes ont dû ajouter beaucoup d’appui aérodynamique, beaucoup de puissance pour être plus rapides que les voitures de l’époque. »
« Les pneus sont très sollicités, ce qui signifie que nous avons un peu de mal avec les pneus. »
« J’aime le fait que nous poussions la technologie et c’est ce que la F1 représente, mais quand vous voyez ces voitures de l’an 2000 rouler et que vous les entendez rouler, vous avez un énorme sourire sur le visage. »
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