Crise de croissance dans la cybercriminalité. Organisée en distanciel le 18 janvier par le Clusif, l’association de professionnels de la sécurité de l’information, l’édition 2022 du Panocrim, a dressé un lourd bilan de l’année 2021 en termes de cybersécurité, des 500 millions de dollars extorqués par les ransomwares rien que sur le premier trimestre à la faille Log4shell découverte en décembre dernier en passant par l’opération d’espionnage d’envergure mondiale Pegasus qui introduit le piratage zéro clic. Mais l’événement a aussi mis en lumière les difficultés que cette intensification des attaques pose aux cybercriminels eux-mêmes.
Problèmes d’entrepreneurs
« Les rançonneurs découvrent les problèmes des entrepreneurs. », s’amuse Gérôme Billois, administrateur du Clusif et référent en cybersécurité au cabinet de conseil Wavestone. L’écosystème du ransomwares est très structuré, reposant sur de nombreux acteurs : les revendeurs d’accès ou de données, les fournisseurs d’infrastructure et, au cœur du système, les plateformes qui sont motrices de l’attaques. Mais, ainsi que Gérôme Billois l’explique : « les plateformes ne seraient rien sans les affiliés, qui réalisent les attaques, conduisent une partie des négociations et s’assurent du paiement de la rançon. » Or, entre la croissance effrénée du nombre d’attaque, ainsi que la diversification des cibles qui s’entendent parfois jusqu’aux clients des entreprises visées, les problèmes de recrutement commencent à se sentir.
Ecosystème du ransomware © Clusif
« Pour attirer plus de candidature, les plateformes testent différentes stratégies, décrit Gérôme Billois. Ils font de plus en plus leurs publicités pendant les attaques, en ajoutant un petit mot en même temps que leurs données. Ils s’ouvrent aussi au salariat ou encore créent de fausses entreprises. » Dans ce dernier cas, les spécialistes recrutés le sont pour faire des pentest – évaluation de la réaction d’une société à une intrusion en conditions aussi réelles que possible – et ne sont pas forcément conscient de ce qui adviendra des failles qu’ils auront identifiés.
Gestion de litiges entre cybercriminels
Le recrutement n’est pas le seul problème auquel les attaquants ont fait face en 2021, il y a aussi la gestion des « clients ». L’illustration parfaite est la cyberattaque en juillet de Kaseya, éditeur de logiciel de gestion IT, par REvil, l’un des plus grands groupes de hackers – et dont le démantèlement par les services de renseignement russe a été annoncé le 14 janvier. Alors qu’initialement 40 fournisseurs de services avaient été touchés lors de l’attaque, au final, par rebond plus de 1000 entreprises ont été impactées. Le groupe à même finalement changé la rançon individuelle qui été demandée pour un forfait collectif.
Autre problème auquel l’écosystème de cyberattaquant à dû trouver une solution : la gestion de litige entre plateforme et affiliés. En effet, pour arbitrer les conflits, des parties dédiées de forum sont mises à disposition. « Ce n’est pas vraiment le tribunal des cybercriminels, tempère Gérôme Billois, mais c’est un endroit où il est possible de “porter plainte” avec l’assurance d’un arbitrage par les membres du forum. » Les sanctions peuvent même déboucher sur des amendes, prélevées sur des dépôts de garantie, ou dans certain cas sur du doxing – c’est-à-dire la publication d’informations permettant une identification.
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