Alors que certains candidats ont du mal à rassembler les 500 signatures nécessaires pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle, le Premier ministre Jean Castex a appelé mardi les élus à “apporter leurs parrainages” aux candidats en lice, en soulignant qu’une telle démarche “n’est pas automatiquement synonyme de soutien politique”.
Pour pouvoir participer à l’élection des 10 et 24 avril prochains, les candidats à la présidentielle doivent impérativement obtenir 500 signatures d’élus, validées par le Conseil constitutionnel. Or certains candidats pourtant bien placés dans les sondages, comme Marine Le Pen, rencontrent des difficultés à réunir les précieux paraphes.
Le candidat de Reconquête! Eric Zemmour (350 parrainages) passe également des coups de fils tous azimuts aux élus locaux. “Forcément ça nous entrave, ça nous prend beaucoup de temps, tout le monde est mobilisé”, a affirmé M. Zemmour à la presse, craignant un “séisme démocratique” s’il n’obtenait pas ses parrainages.
A moins de dix jours de la clôture des parrainages le 4 mars, ce thème a fait irruption à l’Assemblée, lors des dernières questions au gouvernement de la législature. Le Premier ministre Jean Castex a appelé mardi les élus à “apporter leurs parrainages” aux candidats en lice, en soulignant qu’une telle démarche “n’est pas automatiquement synonyme de soutien politique”.
De nombreux maires, dans les zones rurales notamment, hésitent en effet à afficher publiquement leurs parrainages. M. Castex a indiqué qu’il recevrait jeudi matin les associations d’élus locaux afin “d’évoquer ensemble cette situation (…) parce qu’il y a un sujet profondément démocratique”.
Le chef du gouvernement a rappelé que, sur environ 42.000 élus habilités à accorder leurs parrainages – notamment les maires, parlementaires, conseillers généraux et régionaux -, seuls 10.000 avaient donné leur signature à un candidat.
Interrogé lors des questions au gouvernement par une députée MoDem, Elodie Jacquier-Laforge, Jean Castex a en outre indiqué “appuyer l’initiative” de François Bayrou de créer une “réserve de parrainages” pour les candidats qui recueillent au moins 10% d’intentions de vote mais qui peinent à récolter les 500 paraphes, en l’espèce Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon.
“De qui se moque-t-on?”
La démarche fait cependant l’objet de critiques, y compris chez les Insoumis pour qui “ce sont les incendiaires qui font les pompiers”. “C’est une situation qui commence à échapper à tout le monde”, a déclaré M. Mélenchon tout en disant garder son “sang-froid” alors qu’il fait presque le plein avec 442 paraphes à son compteur.
“De qui se moque-t-on”, s’est indignée mardi la candidate socialiste Anne Hidalgo, sur France Inter. “Tout ça, c’est pour que Zemmour puisse avoir ses parrainages. Je ne vais pas l’empêcher d’avoir ses parrainages, mais qu’on ne nous prenne pas pour les idiots du village!”, s’est-elle énervée, en estimant que le candidat d’extrême droite tenait “des propos antidémocratiques, négationnistes, extrêmement dangereux pour l’équilibre de notre pays”.
“Je trouve très malsain, pour le gouvernement, d’arriver à une semaine de la clôture des candidatures pour dire cela. S’il y avait un problème, ils avaient cinq ans pour l’anticiper, pour prendre des mesures”, a-t-elle souligné.
Pour la candidate, qui a pour le moment obtenu 1.177 signatures, “si on n’est pas capable de convaincre 500 maires sur 42.000, alors il y a un petit problème”.
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